La situation exceptionnelle nous a emmené à être peu actif durant la période de confinement, cela est dû au fait que l’activité de l’association repose principalement sur des échanges physiques.
En effet il existe déjà pléthore de communautés libristes dans le monde « virtuel », nous ne critiquons nullement cette approche qui est complémentaire et dans laquelle bon nombre d’entre nous auront trouvé refuge.
Nous aurons également essuyé les plâtres du besoin croissant de ressources d’hébergement numérique, puisque notre site Web sera resté non fonctionnel pendant plusieurs jours. Cependant, celui-ci étant hébergé à titre gracieux, nous refusons de nous plaindre.
En attendant, un de nos adhérents l’a exporté temporairement sur un espace personnel de confiance, ce qui nous permet aujourd’hui de diffuser cet édito 🙂
Nous souhaitions rédiger cet article non pas pour faire référence spécifiquement au Mirabellug, puisque de toute façon les rassemblements sont encore soumis à conditions, mais plutôt sur ce qui s’est passé en général en relation avec la culture du libre, et plus spécifiquement les logiciels libres et la gestion des données personnelles.
Nous aurons remarqué des démarches issues de la culture libre. Par exemple, de nombreux bénévoles créant des masques « grand public » et réutilisables en tissus, créés à partir de plans librement diffusés, que ce soit sous licence libre ou en libre diffusion. Il n’y a pas d’informatique ni de numérique dans la démarche, pourtant l’approche est similaire à notre philosophie.
La cartographie OpenStreetMap se sera aussi fait remarquer, d’abord par l’étonnante réactivité et acceptation pour devenir une ressource indiquant les commerces ouverts. Plusieurs milliers de contributions, là encore majoritairement bénévoles, parmi lesquelles de nombreuses contributions de la ville de Nancy, qui auront alimenté la base. Vous pouvez les consulter sur le site Ça reste ouvert.
Plus récemment, la communauté se prépare à intégrer les futurs aménagements cyclables temporaires qui seront progressivement créés dans les grandes agglomérations ces prochains jours, avec la participation d’associations de cyclistes. À suivre…
Ce sont de bonnes leçons pour défendre l’idée que le savoir « pratique » devrait être plus largement partagé, en tout temps.
Cependant, tout ne sera pas si rose.
Le confinement aura aussi reposé sur des échanges dématérialisés, sous diverses formes : visioconférence, échanges de documents, utilisation de réseaux sociaux, etc. Les particuliers comme les entrepreneurs, confrontés à une situation extrême, ont pris appui sur une approche pragmatique des outils numériques.
Les multinationales étatsuniennes sortiront certainement grandes gagnantes de cette crise, comme nous l’avons déjà trop souvent remarqué par le passé : les habitudes changent lentement.
À coups d’offres exceptionnelles, elles auront réussi à grossir de façon exponentielle leurs bases utilisatrices captives, qui seront prédisposées à les utiliser à posteriori.
On a vu trop de communautés pourtant issues de l’environnement Economie Sociale et Solidaire (ESS) ne communiquer que sur Facebook, laissant mourir leurs propres sites tous publics, utiliser des « Google drive » pour échanger des fichiers, s’abonner au service Zoom. Il ne s’agit pas seulement de Zoom. Google Meet, Microsoft Teams et Webex ont également des problèmes de confidentialité. Même les lettres d’informations passent par des sociétés tierces dont on ignore ce qu’elles font des données relatives aux inscrits.
Si ces communautés, qui en principe sont celles qui partagent le plus la philosophie du libre, se mettent à totalement la renier lors de l’usage des outils numériques, que restera-t-il ?
Heureusement, il reste des Gaulois qui proposeront des solutions alternatives aux GAFAMs et consorts, on notera par exemple le service de rendez-vous proposé par Framasoft pour les (rares) médecins qui veulent protéger leurs clients des dérives numériques en se refusant à utiliser Doctolib. Et de façon générale il existe des alternatives libres proposées notamment par le collectif CHATONS pour tous les besoins, Nextcloud, Jitsi, ActivityPub … il faut juste se donner les moyens pour les utiliser.
À vous revoir 🙂
Mes amis,
Vous voici ainsi muselés devant votre écran ou votre ordiphone.
Relevez-vous immédiatement, ma grand mère de 93 ans est décédée du Covid-19 et elle m’a dit ceci dans une dernière embrassade :
– Tu sais mon gamin, ton arrière grand-mère a survécu à la grippe espagnole mais pas à celle dite asiatique en 57 car elle était trop âgée. Je préfère mourir du Covid et que mes petits-enfants continuent à vivre en liberté ! Vous avez goûtés à la rétention durant deux mois et on dirait que cela ne vous a pas suffit !
– Tu sais mon gamin, je ne vois plus clair et je ne bien sourde mais si on empêche les jeunes de venir nous voir pour discuter avec nous c’est qu’on connaît la vérité !
– Va mon garçon, va te battre pour retrouver ces libertés !
Puis, deux jours plus tard, elle s’est éteinte !
Merci de faire circuler.